Goodbye, la génération sans tabac.

De temps en temps, notre pays reçoit des mentions dans la presse française.
Voici le titre d’hier dans www.leparisien.fr

«Tabac :  La Nouvelle-Zélande abandonne son plan qui prévoyait d’interdire la vente aux personnes nées après 2008 ».

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Le Premier ministre Christopher Luxon, qui entre en fonction ce lundi, a annoncé que son gouvernement n’allait pas poursuivre la mise en œuvre du plan antitabac lancé par le gouvernement précédent de Jacinda Ardern.

Goodbye, la génération sans tabac. Le nouveau gouvernement néo-zélandais a annoncé samedi l’abandon du plan national qui prévoyait dès juillet 2024 d’interdire la vente de cigarettes à toute personne née après 2008, rapporte la BBC.

Cette mesure était portée par le gouvernement travailliste de Jacinda Ardern, mais le nouveau Premier ministre de centre-droit Christopher Luxon, qui entre en fonction ce lundi, n’a pas souhaité le poursuivre.

Un abandon au profit d’une réduction d’impôts

La nouvelle ministre des Finances, Nicola Willis, a expliqué que les modifications législatives seraient effectuées avant le mois de mars. Les revenus issus de la vente de cigarettes permettront au gouvernement de compenser une réduction des impôts. Durant la campagne électorale, le Parti national de Christopher Luxon n’avait pas fait part de ses intentions de renoncer au plan « Smokefree », même si l’homme s’était publiquement inquiété de l’émergence d’un « marché noir » du tabac en cas d’interdiction.

Le tabac est la principale cause de « décès évitables » en Nouvelle-Zélande, et le plan avait pour but d’empêcher les jeunes générations de prendre l’habitude de fumer. Les différentes mesures, qui prévoyaient également une réduction du taux de nicotine dans les cigarettes à la vente, devaient permettre d’éviter la mort de 5 000 personnes par an, dans un pays qui compte un peu plus de 5 millions d’habitants. Cela aurait permis à la Nouvelle-Zélande de devenir le premier État sans tabac.

« Nous sommes consternés et dégoûtés »

Ce revirement soudain a créé de nombreux remous parmi les scientifiques qui agissaient depuis plusieurs années en faveur de cette mesure : « Nous sommes consternés et dégoûtés. Il s’agit d’une mesure incroyablement rétrograde vis-à-vis de mesures de santé publique absolument excellentes et en première ligne au niveau mondial », a réagi le professeur Richard Edwards, chercheur spécialisé dans la lutte antitabac et expert en santé publique à l’université d’Otago.

La responsable de la Coalition de santé néo-zélandaise, Lisa Te Morenga, a déclaré que l’abandon du plan allait coûter la vie à des milliers de personnes, et que les Maoris seraient les plus durement touchés, souligne le New Zealand Herald. Selon cette spécialiste, le plan aurait permis au système de santé national d’économiser 1,3 milliard de dollars néo-zélandais sur 20 ans, environ 720 millions d’euros.

Le plan antitabac néo-zélandais avait même fait des émules au Royaume-Uni, puisque le Premier ministre Rishi Sunak avait présenté à l’automne des dispositions similaires.